OIC Coffee Meet Cameroon
L’urgence d’apporter des financements et des équipements nécessaires
C’est dans la ville historique de Yaoundé que se tiennent pour la première fois dans le monde, les rencontres économiques « OIC Coffee Meet Cameroon ».
Cette initiative du Centre Islamique pour le Développement du Commerce (CIDC),en collaboration avec le Centre du Commerce International, la Banque Arabe pour le développement Economique en Afrique (BADEA),le ministère du Commerce et le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café(CICC) et placée sous le signe du rendez-vous des acteurs de la chaine de Valeur du Café se tient du 28-29 novembre 2023.Il a pour but de promouvoir les flux commerciaux et d’investissement de l’industrie du Café entre les États membres de l’OCI, afin de développer des solutions durables et équitables tout en augmentant les opportunités d’investissement et en particulier entre le Cameroun et les pays importateurs de l’Organisation de la Conférence Islamique.
Selon le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana qui a présidé ce 28 novembre 2023 la cérémonie d’ouverture en présence de son homologue Gabriel Mbairobe de l’Agriculture et du Développement rural, plusieurs atouts expliquent le choix du Cameroun pour abriter les travaux : « La stabilité de nos Institutions sous le leadership charismatique du chef de l’Etat SE Paul Biya, un environnement propice à l’investissement privé, l’adhésion du Cameroun à la quasi-totalité des conventions internationales en matière de garantie et de sécurisation des investissements, le tout porté par une nature exceptionnellement généreuse et diversifié, le Cameroun regroupant à lui tout seul,6 zones agro écologiques, une Afrique en miniature ».
Revisitant l’histoire de l’une des boissons les plus consommées dans le monde qu’est le café, il va rappeler que l’idylle entre le Cameroun et le café remonte à l’année 1884.Mais, c’est en 1927 que les premiers caféiers Arabica seront mis en terre avec succès dans les plantations de la région de l’Ouest, notamment à Dschang et Koutaba, avant de s’étendre dans la région du Sud à Ebolowa et Sangmelima, puis à Lomié,dans la région de l’Est. C’est au sein de la « Coopérative des Planteurs de Café d’Arabie du Pays Bamoun » que les tout premiers tonnages de Café Arabica seront décortiqués et un premier lot de six tonnes vendu comme échantillon à un marchand de café, « la Maison P.JOBIN ».
Reconquête
Troisième pays producteur de Café en Afrique à l’issue de la campagne 1991/1992 et 12e rang mondial, avec une qualité unique en son genre, cette « terre des terroirs d’exception » qu’est le Cameroun , est à la phase de reconquête. La filière sur instructions du président Paul Biya fait partie de la Stratégie Nationale de Développement 2020/2030.La secrétaire générale de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), a précisé que les produits agricoles comme le café, sont la principale source de revenu pour la plupart des Etats membres. Cette culture constitue l’un des principaux moyens de subsistance en zones rurales. Outre son apport économique, le café incarne les traditions particulières et représente le patrimoine immatériel qui symbolise l’hospitalité et la générosité des peuples.
L’état actuel a été prévenu par le Pr Jeffrey D.Sachs, enseignant à l’Université de Columbia, aux USA, économiste de renom, conseiller spécial du secrétaire général des Nations- Unies qui s’exprimait à Medellín, en Colombie, du 10-12 juillet 2017 au cours du 1er Forum Mondial des producteurs de café.Il démontrait de façon scientifique qu’à l’horizon 2050, la production du café pour des raisons liées aux changements climatiques, allait décroitre sensiblement dans plusieurs pays producteurs.
Le Cameroun l’un des champions de la production en Afrique et dans le monde, a vocation à irriguer l’ensemble des Etats membres de l’OCI grâce l’objectif fixé de produire 160.000 t de cafés arabica et robusta de qualité supérieure. Ce qui constitue une opportunité à saisir par les producteurs, transformateurs, consommateurs, financiers, équipementiers, investisseurs mobilisés à Yaoundé…A travers ses 57 États membres, c’est un puissant débouché d’environ un milliard deux cent quatre-vingt millions(1.280.000.000) de consommateurs. Raison pour le Mincommerce d’affirmer qu’avec l’OCI, tous les espoirs sont permis dans le secteur du café. Restera à passer de la parole aux actes, en apportant aux producteurs des financements et les équipements nécessaires au développement et à la rationalisation de la production en même temps qu’à la transformation locale du produit.
Il est considéré comme l’une des boissons les plus consommées dans le monde, parmi les plus grands producteurs figurent le Brésil, le Vietnam et la Colombie. Latifa El Bouabdellaoui directeur général du Centre islamique pour le développement tout en mettant en exergue la place qu’occupe le café dans la vie socio-économique des producteurs ruraux, s’est inspirée des statistiques pour annoncer de bonnes perspectives pour l’industrie caféière mondiale. Abondant dans cette optique, le Dr Sidi Ould Tah, président de la BADEA a salué la détermination du Gouvernement Camerounais à relancer la filière .Aussi va-t-il également inviter les producteurs à s’investir davantage dans cette spéculation. Selon les statistiques, la production mondiale 2022/2023 devrait passer de 8 millions de sacs à 175 millions de sacs par rapport à 2022.
Ce marché continue à se développer en raison de l’augmentation de la demande dans les économies émergentes et de l’intérêt croissant pour les cafés de spécialité et les innovations en matière de produits dans les pays développés. Les pays producteurs semblent avoir compris l’urgence de faire du développement de la transformation locale une priorité.
Joseph Kapo