Cacao -Café
« Nous allons examiner la possibilité de mener une campagne collective de promotion du cacao en Asie .Le projet de création d’une Bourse africaine sur le Cacao est très important, pourquoi ne pas avoir une Bourse dans un pays producteur en Afrique de l’Est ou Centrale » ?
Michel Arrion , Directeur Exécutif du Conseil International du Cacao (ICCO )
Monsieur quels commentaires pourriez-vous nous faire de la situation actuelle des marchés ?
Les prix demeurent élevés depuis 2024. Mais, la question qui taraude l’esprit c’est jusqu’à quand ces prix vont demeurer élevés ? .Le marché est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande .Les discussions seront guidées par le Département des statistiques de l’ICCO .D’autres opinions seront communiquées sur d’autres aspects tels l’attractivité des prix, l’impact des changements climatiques, comment quantifier certaines maladies des plantes. Nous sommes appelés à réfléchir sur les demandes, comment quantifier l’impact des maladies, l’usage des engrais .Ils sont devenus chers depuis la guerre en Ukraine qui est le principal producteur .La guerre Russo-ukrainienne a eu un grand impact sur les prix des engrais voilà le premier sujet. Le deuxième sujet aura trait à l’accès au marché notamment les USA en raison de la décision du Président américain Donald Trump d’imposer les nouveaux tarifs sur le marché domestique.
Quelle pourrait être l’importance du projet de mise en place d’une Bourse régionale africaine du Cacao ?
Nous avons atteint la Bourse .Les prix sont fixés à Londres ou New York ce qui a un impact sur la consommation. La demande européenne et américaine est forte. Nous avons atteint un taux élevé de consommation, ajouté à la croissance démographique .Les regards sont désormais tournés vers le marché asiatique. Nous allons examiner la possibilité de mener une campagne collective de promotion du cacao en Asie .Le projet de création d’une Bourse africaine sur le Cacao est très important, pourquoi ne pas avoir une Bourse dans un pays producteur ? En Afrique de l’Est ou Centrale .Le plus grand producteur est la cote d’ivoire, le Nigeria, le Ghana, le Cameroun. La possibilité d’avoir une bourse régionale d’échanges africaine permettra de coordonner. La bourse est implantée chez les consommateurs pourquoi pas dans un pays producteur ? .Il nous a été demandés d’étudier la possibilité d’implanter une Bourse régionale en Afrique de l’Est ou Centrale. Mais ce n’est pas facile .Car, il existe quatre pays aux systèmes juridiques et monétaires différents, quatre monnaies. Nous croyons en la réalité de la ZLECAF mise en place par l’UA visant à faire du continent un marché unique. Ce sera une grande opportunité de démontrer la faisabilité de la ZLECAF ».
Quelle pourra être la contribution de la ZLECAF sur les prix du Cacao ?
Il n’est pas normal que le prix du cacao qui est produit à 80 % en Afrique de l’Ouest et Centrale, soit fait en Livre Sterling à Londres ou en Dollar à New York. Il suggère que quelques pays contribuant à la vaste majorité des volumes puissent se coordonner pour établir une Bourse africaine du cacao. Nous croyons beaucoup à la ZLECAF instituée par l’UA .La ZLECAF pourrait être justement être une belle occasion de démontrer la faisabilité des échanges régionaux entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’ouest et divers pays africains .Ca permettra aussi de fixer les prix du cacao localement, en CFA ,en Naira ,en Cedi , de démontrer que des opérations régionales sont possibles , de rapprocher cet exercice du paysan . Si le producteur voit le prix se former dans son pays ou dans un pays d’à côté, il aura mieux conscience de la réalité, les marges de tous ceux qui interviennent dans la chaine de valeur vont se réduire. Cette bourse pourra contribuer à l’augmentation de la part des producteurs dans l’augmentation de la valeur globale du prix du cacao.
Propos recueillis par Joseph Kapo