Promotion du cacao Camerounais
« Nous aidons la coopérative à produire dans le cadre de la promotion du Label Cameroun. On l’achète à 1650 FCFA. Le chocolat Aristide est déjà dans 38 pays, labelliser le cacao du Cameroun oui et non »
Régis Mascot directeur commercial Domori (Rome-Turin)
L’histoire est simple Je suis venu en 2018 au Cameroun pour voir ce qui se passait au niveau de la coopérative. Il y avait aussi le directeur de production de Domori basée à Rome en Italie près de Turin. Il y avait beaucoup à faire ici au niveau des pratiques post- récoltes .La priorité des priorités chez Domori, c’est d’avoir un cacao de qualité excellente ,avoir un produit aromatique qui correspond à sa philosophie .On a aidé la coopérative par des conseils sur les pratiques post-récoltes :les techniques de séchage et de fermentation .J’ai fait confiance au départ , avec Christophe, on en avait parlé avec les transformateurs de cacao d’Europe ,de France, de Belgique, et d’Italie et tout le monde appréciait sans se déplacer .Christophe quelques mois m’a dit qu’il faut qu’on aille au Cameroun ,arrivé ici en 2018 ,j’ai décidé vraiment d’aider la coopérative Scoop SA ,dans un premier temps en parlant des pratiques post -récoltes ,de séchage ,surtout de la bonne fermentation .
Quelle importance revêt pour vous le cacao camerounais ?
En Europe notamment en France , le cacao du Cameroun n’existait pas ,on ne connaissait pas le cacao, le chocolat du Cameroun à l’international .L ’idée pour moi était d’apporter une nouvelle origine car, notre spécialité chez Domori, c’est de travailler les différentes origines avec des variétés différentes, de travailler principalement du Criolo, du Trinitario, une variété de cacao qui représente .Ce qui était intéressant dans le cacao du Cameroun, c’est qu’ il comprend du Trinitario . Nous aidons la coopérative dans le cadre de a promotion du Label Cameroun .Aider la coopérative à produire, on l’achète à 1650 FCFA, c’est la coopérative qui nous a donnés le prix on a dit qu’on l’achète à condition que la qualité suive .Pendant deux ans, Aristide nous envoyait des lots à la chocolaterie qui n’avançaient pas. En septembre 2019, deux ans après on a reçu un lot exceptionnel de la coopérative, nous lui avons dit si tu continues à faire du cacao, on va l’acheter, ça nous intéresse, elle a bien suivi les conseils, elle a bien fait, elle a vraiment travaillé. Ce qui nous importe, c’est surtout la qualité du cacao, nous avons à faire aux professionnels, les meilleurs chocolatiers du monde, nos clients recherchent l’excellence.
Comment entendez-vous sensibiliser les membres de la coopérative à respecter les nouveaux défis liés à la protection de l’environnement, la question de genre, le travail des enfants ?
Dans un premier temps, pour nous la priorité était d’aider la coopérative dans ses infrastructures, et de développer son cacao .Si on ne vend pas de cacao, il n’y aura pas d’argent. L’objectif numéro deux après la qualité était de développer commercialement le cacao. Je suis venu , j’ai développé auprès des professionnels qui sont avec nous. Mon rôle c’était d’intégrer le chocolat du Cameroun dans les laboratoires de pâtisserie, de chocolaterie du monde. Grâce à ces achats du cacao, ca a permis de développer le village, d’avoir un Centre de Santé, de refaire l’école, d’avoir un peu plus de moyens, de développer leurs stratégies.
Comment promouvoir la transformation locale ?
Il faut continuer le travail instauré depuis 3-4 ans. On va continuer à parler du Cameroun, on a de la chance que le nouveau chocolat chez Domori s’appelle Aristide. Je lui ai dit, je prendrais ton prénom pour baptiser mon chocolat c’est le chocolat Aristide. On fait déjà 160 tonnes en France, en Italie en Belgique, aux Usa depuis un an demi, bientôt ce sera fait au japon .Mon rôle, c’est d’acheter de plus en plus du cacao, il faut continuer à acheter le cacao d’Aristide. C’est ça qui nous intéresse aujourd’hui, on a la chance qu’elle n’est plus la seule, elle communique beaucoup ,c’est une personne extraordinaire, sans sa ténacité, sans sa motivation on en serait pas là .Notre rôle, c’est de développer le cacao du Cameroun, le chocolat Aristide, il est dans plusieurs pays on est présent dans près de 38 pays .Notre rôle, c’est petit à petit de l’instaurer dans nos différentes filiales, les distributeurs. Ce qui nous importe, c’est de continuer à la qualité, avoir la régularité, respecter les bonnes pratiques post -récoltes, l’objectif numéro un est la régularité du profil aromatique du cacao du Cameroun.
Que conseillez-vous aux producteurs ?
C’est de continuer à travailler la qualité, à travailler cette manière de sécher, de fermenter son cacao, si le cacao n’est pas toujours régulier, le chocolat est diffèrent. S’il diffère, le pâtissier chocolatier dira le goût ne me plait plus, je te lâche ça n’a plus le même goût. S’il n’est pas bien fermenté, le goût change. Labelliser le cacao du Cameroun c’est intéressant ça peut être bien de le faire mais, attention, c’est pas forcément parce que le cacao est du Cameroun qu’il est bon, non attention. Car, on aurait acheté du cacao d’autres coopératives ,on a été largement sollicité sauf que le profil aromatique, la qualité ne plaisait pas ,labelliser le cacao du Cameroun oui et non, labelliser par rapport à son origine oui mais, c’est pas parce qu’il est du Cameroun qu’il est bon il faut faire attention. C’est comme chez nous, un vin de Bordeaux ce n’est pas parce qu’il vient de Bordeaux qu’il est forcément bon ça dépend du cépage, de la façon dont il a été fermenté, travaillé .
Itw réalisée par Joseph Kapo