






Sommet sur le financement des Infrastructures africaines
L’Afrique doit investir 130 millions de dollars pour combler son déficit en infrastructures
S.E Mahmoud Ali Youssouf, Président de la CUA s’exprimait ainsi le 28 octobre 2025 au cours du panel ayant pour thème « Financing and Modernizing African Civil Aviation Infrastructure to Promote Integrated Continental Airspace and Enable Free Movement Under SAATM.
Le panel est l’une des articulations de la première journée de la troisième édition du Sommet sur le financement des infrastructures africaines qui se tient à Luanda en Angola. La cérémonie d’ouverture de cet important rendez-vous qui traduit la volonté du continent à financer personnellement et de gérer ses projets était présidée par Joao Manuel Goncalves Lourenco, Président de la République d’Angola et Président de l’Union Africaine.
Se référant au déficit infrastructurel du continent qui oscille entre 130-170 milliards de dollars US par an, il a indiqué que les infrastructures ne sont pas seulement une question d’investissement :elles sont au cœur de la souveraineté et de la compétitivité du continent .Selon ses propos, « nous ne sommes pas ici pour parler de chiffres, mais pour construire une Afrique connectée, moderne et résiliente .Pour atteindre les objectifs, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassinbé appelle « à une mobilisation du capital africain. Nous devons bâtir un modèle dans lequel les capitaux africains-publics, privés, institutionnels- deviennent le socle de notre développement ».
Aussi a-t-il insisté sur la nécessité pour l’Afrique de renforcer la confiance entre les acteurs publics et ses investisseurs .Etant donné que « l’Afrique dispose déjà des ressources nécessaires ; il faut désormais les canaliser efficacement vers les projets structurants ».Le lancement des travaux de ce sommet axé sur la responsabilité africaine dans la transformation de ses économies et qui va jusqu’au 31 octobre 2025 ,a connu la présence de Chefs d’Etats et de Gouvernement ,des responsables de l’Union Africaine et de son Agence d’exécution qu’est the AUDA-NEPAD, les décideurs, investisseurs, partenaires au développement , représentants des Organisations Internationales ,régionales, sous régionales , les représentants du monde des affaires .
L’objectif de cette rencontre qui connait la présence des milliers de participants est de mobiliser les financements massifs afin de combler le déficit de financement des infrastructures sur le continent. Pour tourner cette page lugubre, Mahmoud Ali Youssouf, Président de la Commission de l’UA prescrit que : « l’Afrique doit investir 130 millions de dollars US chaque année pour combler son déficit en infrastructures, véritable colonne vertébrale de la Zone de Libre-Echange Continentale africaine (ZLECAF) et de notre souveraineté économique ».
Lerato D.Mataboge, Commissaire aux Infrastructures et à l’Energie à la CUA dans son intervention au cours du panel ayant pour thème « Financing and Modernizing African Civil Aviation Infrastructure to Promote Integrated Continental Airspace and Enable Free Movement Under SAATM , a également révélé des déficits dans les secteurs de l’aérodrome, la gestion du trafic aérien, communication, navigation et Surveillance, Métrologie, et l’équipage au niveau de l’aviation .
Elle a souligné que le nombre de passagers africains est appelé à tripler à l’horizon 2050(de 160 millions de passagers à un demi-milliard .Et que le déficit infrastructurel constitue l’obstacle majeur à la réalisation des projets. La solution passe par la mobilisation de 25-30 milliards de dollars US pour les dix années à venir. D’où son cri d’alarme : « La CUA appelle les partenaires, les Etats membres, les Institutions financières, à se joindre à elle pour traduire cette ambition d’investissement en réalité. Il s’agit d’un investissement dans l’espace vert, la résilience et des perspectives prometteuses pour les africains ».
Colonne vertébrale de la ZLECAF
Pour traduire en faits concrets la volonté du continent à financer ses projets, Nardos Bekele -Thomas Directrice Générale de l’Agence de développement de l’Union Africaine (AUDA-NEPAD) a affirmé que : « Le financement des infrastructures n’est plus une option : il est existentiel .Non seulement le déficit énergétique est un obstacle pour la croissance, mais il réduit l’éclosion de notre économie. Nous mettons l’accent sur les corridors. L’heure est venue pour l’Afrique d’utiliser ses fonds pour le financement des infrastructures ».
Rappelons que le sommet qui s’articule autour du thème : « Capital, corridors, commerce : investir dans les infrastructures pour la ZLECAF et la prospérité partagé », est conjointement organisé par la Commission de l’Union africaine (CUA), l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) et le Gouvernement de la République d’Angola. Il survient après l’édition de Dakar au Sénégal en 2023 et s’inscrit dans le cadre de la matérialisation d’un effort collectif continental plus large qui vise à débloquer les investissements et les partenariats pour soutenir les aspirations de l’UA en matière d’infrastructures.
Cette conférence internationale vise aussi à accélérer la mise en œuvre du PIDA-PAP 2 (2021-2030) qui comprend 69 projets évalués à 160 milliards de dollars US. Parmi d’autres personnalités ayant fait des révélations se trouve Jean -Pierre Bemba, Vice -premier Ministre de la RDC : « Nous allons créer l’Autorité de Régulation Ferroviaire. La RDC appelle les partenaires présents à soutenir l’industrialisation. L’Angola a offert un terrain pour la construction du port sec pour le transit des minerais ».
Rappelons qu’au cours de la prestation de serment du Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf en qualité de président de la Commission de l’UA mars dernier à Addis-Abeba, il a souligné que : « Les infrastructures sont l’un des piliers essentiels de l’Agenda 2063 de l’UA. Nous devons mobiliser toutes les ressources financières disponibles pour atteindre nos objectifs, qu’il s’agisse des routes, des chemins de fer, des ponts, des lignes électriques ou des réseaux numériques. J’ai demandé à la Commission d’organiser une conférence continentale sur les infrastructures en 2025 afin de stimuler les investissements et de connecter l’Afrique pour le commerce, l’innovation et la prospérité ».
Le sommet animé par des experts internationaux permet aux gouvernements et institutions africaines de présenter leurs portefeuilles d’infrastructures aux potentiels investisseurs, dans l’optique d’obtenir des engagements financiers pour les corridors régionaux, la production et le transport d’électricité, les plateformes logistiques et les réseaux numériques. Cette tribune qui coïncide avec l’examen à mi-parcours du PIDA, permet d’évaluer les efforts réalisés et de définir une orientation stratégique pour la seconde moitié du cycle PIDA PAP 2 .L’agenda prévoit également la visite des corridors stratégiques à l’instar du corridor de Lobito,le LAPSSET et la route Dakar -Bamako-Djibouti .
Joseph Kapo, Envoyé spécial à Luanda







