Afrique -Etats -Unis
Le continent ne devrait pas être un champ de bataille pour les grandes puissances
Nana Akufo-Addo le Chef de l’Etat Gahnéen s’exprimait ainsi au cours de la visite effectuée la semaine dernière à Accra par la vice-présidente américaine Kamala Harris. Une visite qui l’a conduit en Tanzanie et en Zambie.
C’est par la Zambie que s‘est achevée le 31 décembre 2023, cette tournée africaine marquée en Zambie par la visite de la ferme de Panuka située dans le district de Chibombo. Cette présence dans ce pays d’Afrique australe, survient quelques mois après celle de la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen. Il ne s’agit pas d’une simple balade de santé. Certains observateurs qui justifient ces déplacements par la volonté américaine d’affirmer leur présence sur le continent face aux investissements chinois. Dans cette bataille de reconquête, l’investir dans le secteur agricole constitue une priorité pour les Américains.
Selon Kamala Harris, « Les États-Unis continueront à soutenir et à développer ce travail. Parmi les exemples de travaux que nous menons à cette fin sur le continent, citons l’amélioration de la modélisation du climat et des prévisions météorologiques, ainsi que la construction de nouvelles stations météorologiques. Grâce à ce travail, nous savons que nous pouvons aider les agriculteurs à décider où planter leurs cultures, quand les planter, comment prévoir la saison de croissance à venir de manière à ce qu’ils plantent des cultures qui résistent ou s’adaptent à tout climat prévu » . En plus de l’agriculture débattu, la vice-présidente américaine a promis la mobilisation des créanciers bilatéraux pour une réduction significative de la dette zambienne. En Zambie, depuis l’avènement de la pandémie du coronavirus, l’économie s’est retrouvée en défaut de paiement en 2020 jusqu’à l’heure actuelle.
Intérêts géopolitiques et économiques
L’année 2023 pourrait être celle d’une véritable redynamisation de la coopération entre l’Afrique et les USA. Pour preuve, l’on note depuis le mois de janvier des mouvements incessants de nombreux hauts responsables de l’administration Biden . Selon une déclaration officielle des Etats-Unis, le but du voyage de cette dernière, est de renforcer le partenariat avec l’Afrique et de faire progresser leurs efforts communs en matière de sécurité et de prospérité économique. Au Ghana, Nana Akufo-Addo,le président a souligné que le continent ne devrait pas être un champ de bataille où les grandes puissances se disputent leur propre domination politique et économique. « Il peut y avoir une obsession aux Etats-Unis à propos des activités chinoises sur le continent, mais il n’y a pas une telle obsession ici ».
Le chef de l’opposition zambienne à l’Assemblée nationale, Brian Mundubile, s’est dit surpris par les inquiétudes du gouvernement américain concernant les relations de la Chine avec la Zambie et d’autres pays africains. « En tant que députés, nous mettons en question la politique étrangère des Etats-Unis cherchant à essayer de discerner ce qui peut intéresser notre pays. Nous n’approuvons pas cette influence soudaine que l’Occident voudrait exercer sur la Zambie en essayant de nous aider à choisir des amis », a déclaré M. Mundubil.
L’Afrique étant riche en ressources stratégiques telles que les minéraux de terres rares, il est donc « absolument logique » que les Etats-Unis tournent leur attention vers le continent. Ils pourraient être attirés par l’impact des retombées de problèmes tels que l’insécurité et le changement climatique en Afrique. Une vision que ne fait pas l’unanimité. Le chef du Parti socialiste de Zambie Fred M’membe soutient que les Etats-Unis poursuivent avant tout leurs propres intérêts géopolitiques et économiques, et leur intérêt pour l’Afrique n’est pas nécessairement motivé par le désir de bénéficier au continent.
joseph Kapo
Anglais Français