5e Conférence mondiale sur le cacao
Luc Magloire Mbarga Atangana exhorte l’UE à étendre la transparence à la production et au marché
Fin demain 24 avril 2024 à Bruxelles en Belgique de la 5e Conférence mondiale sur le cacao .Organisée par l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO), y prennent part, un millier de pays membres de l’ICCO à l’instar du Cameroun dont la délégation conduite par le ministre camerounais du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana comprend Samuel Donatien Nengue l’administrateur du Fonds de développement des filières cacao et café (Fodecc),Michael Ndoping directeur général de l’Office National du cacao et du café (ONCC),Omer Gaetien Malledy Secrétaire exécutif du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC).. …
L’un des grands de ce sommet sur le cacao c’est le Panel sur l’initiative cacao durable de l’Union européenne marqué par une brillante prestation du chef de la délégation camerounaise, moment au cours duquel, il a exhorté l’UE à étendre la transparence non seulement à la production du cacao à travers la traçabilité, mais aussi au marché du cacao caractérisé par son opacité, s’exprimant au sujet de la réglementation importée de l’UE qui entre en vigueur fin décembre 2024,et qui interdit l’exportation du cacao issu de la déforestation, il a insisté sur le fait que les producteurs camerounais méritent une prime plutôt qu’une exclusion du marché, au regard de leur système de production respectueux de l’environnement. Selon le Mincommerce, « Nous ne détruisons pas la forêt. Nous faisons ce qu’on appelle « Le cacao d’agro-foret », c’est-à-dire que nous préservons les forêts ».
L’un des centres d’intérêts avait trait au prix pratiqué qui selon lui demeure insuffisant, ne représentant qu’une fraction des bénéfices engrangés par les autres maillons de la chaine. « Lutter contre la pauvreté des petits producteurs de cacao, mieux les rémunérer grâce à des prix justes, mieux distribuer la valeur ajoutée tout au long de la filière menant du cacao au chocolat sont des thèmes qui me semblent très pertinents pour cette Conférence Mondiale du Cacao car ils rencontrent de nombreux Objectifs de Développement Durable auxquels tous les Etats ont souscrit dans le cadre des Nations-Unies »,a déclaré la reine de Belgique pour sa part.. Car, des paysans justement rémunérés, peuvent mettre leurs enfants à l’école, et leur prodiguer les soins médicaux dont ils ont besoin. Ce point de vue est soutenu par des arguments d’ordre juridique également, car les droits humains figurent parmi les principes directeurs du Plan-cadre des Nations-Unies pour le développement durable à l’horizon 2030.
Contribution des femmes
« Mais l’argument le plus fort est peut-être d’ordre moral, car comment admettre une distribution de valeur aussi peu équitable tout au long de la chaîne de valeur allant du cacao au chocolat ? Les producteurs ne reçoivent pour leur cacao qu’entre 5 et 10% de la valeur du chocolat acheté par les consommateurs. Les commerçants, les industriels, les chocolatiers, les distributeurs se partagent les 90 ou 95 autres pourcents du prix final. L’équité plaide pour une augmentation du prix payé aux cacaoculteurs. Il faut combler le fossé qui existe entre le revenu réel des producteurs et le revenu décent auquel ils peuvent légitimement aspirer, afin de satisfaire leurs besoins essentiels, va-t-elle poursuivre.
L’Objectif relatif à l’égalité des chances, qui n’est pas seulement un droit fondamental de la personne, mais aussi une nécessité pour l’efficacité des politiques a également été évoqué par la reine. Faisant allusion à la contribution positive des femmes au développement économique. « Je vois de nombreux domaines où leur rôle et leurs compétences pourraient être mieux reconnus et valorisés, que ce soit dans la production même du cacao, dans les traitements post-récolte ou dans la commercialisation. Les coopératives de femmes peuvent à cet égard jouer un rôle important pour promouvoir leur autonomisation, leur émancipation, et leurs justes aspirations a conclu Mathilde d’Udekem d’Acoz. Tout en se rappelant des messages qui lui ont été transmis récemment en Côte d’Ivoire par les acteurs de la filière : Que le cacao devienne durable, ce qui signifie un travail et une rémunération décente pour les producteurs, des enfants qui puissent aller à l’école et des forêts qui sont préservées.
J.K