Cours du Cacao:Après leur flambée, les cours du cacao dévissent désormais de 25% depuis leur pic historique

Ce qui s'est produit lundi aussi bien à New York qu'à Londres. Le contrat à terme de mai sur la tonne de cacao a dévissé de 15% sur la place britannique et celui de juillet à New York a plongé de 14,7%, selon les données d'investing.com. Par rapport à son pic atteint le 19 avril, le cacao chute de plus de 25%, ce qui constitue une phase de correction (lorsqu'un actif perd plus de 20% par rapport à son précédent sommet).

Marché : Après leur flambée, les cours du cacao dévissent désormais de 25% depuis leur pic historique

mardi 30 avril 2024 à 09h30
Le cacao a fortement chuté lundi

(BFM Bourse) – Les contrats à termes ont plongé lundi tant à Londres qu’à New York. Des facteurs techniques et des conditions météorologiques un tout petit peu encourageantes expliquent ce krach.

L’envolée récente des cours du cacao, qui sont passés d’un peu plus de 3.000 dollars la tonne à plus de 12.100 dollars en l’espace d’un un an, risquait forcément d’occasionner à un moment ou à un autre une sévère correction.

Ce qui s’est produit lundi aussi bien à New York qu’à Londres. Le contrat à terme de mai sur la tonne de cacao a dévissé de 15% sur la place britannique et celui de juillet à New York a plongé de 14,7%, selon les données d’investing.com. Par rapport à son pic atteint le 19 avril, le cacao chute de plus de 25%, ce qui constitue une phase de correction (lorsqu’un actif perd plus de 20% par rapport à son précédent sommet).

Bloomberg évoque des facteurs techniques pour expliquer, en partie, cette chute, L’agence explique que l’opérateur boursier ICE a, à Londres, plusieurs fois relevé les exigences en matière de collatéraux – pour simplifier l’argent mis en garantie d’une position acheteuse –requises pour miser sur les contrats à terme sur le cacao.

Avec ce cash requis en dépôt de plus en plus élevé, certains investisseurs qui se sont positionnés sur le cacao n’ont plus les moyens de remettre au pot pour garantir leurs positions, ce qui force leur sortie.

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Météo plus encourageante

Le nombre de contrats, et donc de volumes, diminue par ailleurs, ce qui provoque un effet d’accélération de la baisse.

L’augmentation des exigences en matière de marge pour les transactions et la forte réduction du nombre de contrats en cours « ouvrent davantage d’espace pour les renversements de tendance, un nombre réduit d’acteurs étant en mesure de provoquer des mouvements plus brusques », a déclaré à Bloomberg Leonardo Rossetti, analyste chez StoneX.

L’agence évoque également, au niveau des fondamentaux, des pluies survenus en Afrique occidentale, où se concentrent les principaux pays producteurs (la Côte d’Ivoire et le Ghana), et qui pourraient bénéficier aux récoltes de mi-saison.

Cette météo plus humide ne résout évidemment pas les tensions sur l’offre qui ont fait grimper les cours du cacao depuis un an. Mais elle donne un motif de baisse au marché alors que les informations susceptibles de prolonger l’envolée des cours manquent à l’appel ces derniers mois.

« L’Afrique de l’Ouest a commencé à voir un peu plus de précipitations, ce qui a apaisé les craintes sur les récoltes. (…) Le passage à un temps plus humide dans les zones de culture d’Afrique de l’Ouest pourrait être bénéfique à la production à venir dans la région à moyen terme », confirme la plateforme XTB. « Il faut toutefois garder à l’esprit que les conditions météorologiques actuelles doivent persister pendant une période prolongée pour modifier réellement les prévisions de récolte », ajoute-t-elle.

Une baisse de courte durée?

Ce répit pourrait donc être de courte durée. « Si la hausse rapide (des cours, NDLR) observée au premier trimestre s’est ralentie, les inquiétudes concernant la diminution des récoltes en Afrique de l’Ouest, l’un des principaux fournisseurs d’ingrédients pour le chocolat, persistent » a expliqué Gaëtan Heu de Saxo Bank, vendredi.

« Des conditions météorologiques défavorables, le vieillissement des arbres et les maladies des cultures au Ghana et en Côte d’Ivoire ont fait plus que doubler les prix du cacao au cours de l’année écoulée. La production devrait être inférieure à la consommation pour la troisième saison consécutive, ce qui laisse présager un déclin à long terme de la production de cacao dans la région », a poursuivi le spécialiste.

« Pour compliquer les choses, un virus très répandu menace la santé des cacaoyers, en particulier au Ghana, où la maladie du virus de la pousse de cacao gonflée (CSSVD), véhiculée par des cochenilles farineuses, a entraîné des pertes de récolte allant de 15% à 50 % », ajoute-t-il.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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