
Prix du cacao
De la notion de décence des prix vers les notions de transparence et d’équité
Les pays producteurs l’ont fait savoir à l’occasion de leur participation à la première édition du Cacao and Coffee festival qui se tient du 29 au 31 mai 2024 à Yaoundé conjointement organisée par le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC) et le ministère du Commerce Camerounais à l’hôtel de ville.
Profitant d’une audience à lui accordée ce 30 mai dans son cabinet par le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana ,le porte- parole des pays producteurs de cacao au sein de l’Organisation Internationale du Cacao l’ambassadeur Aly Toure a échangé avec le membre du Gouvernement sur l’amélioration du prix du cacao aux producteurs et de la prochaine présidence du Conseil de l’ICCO. « Je suis Venu d’abord remercier au nom de la Cote d’ivoire le gouvernement camerounais à travers le Ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana. Pour lui demander par la même occasion de transmettre nos salutations, notre respect, surtout notre reconnaissance au Premier des camerounais le Président de la République Chef de l’État Paul Biya. Ensuite, nous sommes passés aux discussions .Vous savez le Cameroun joue un rôle très important au sein de l’Organisation Internationale du Cacao.Nous avons abordé trois points. Conformément à nos us et coutumes et conformément à l’Accord international sur le cacao, la présidence du Conseil de l’ICCO est tournante. C’est une alternance entre les producteurs et les consommateurs », a déclaré Aly Toure .Cette année, c’est un pays consommateur qui occupe la présidence du Conseil et à partir du mois d’octobre, la présidence reviendra à un pays producteur et l’an prochain à un pays consommateur. « J’étais venu en consultation voir avec le Ministre quelle était la position du Cameroun par rapport à cette présidence. Il faut un des notre qui occupera cette présidence pour l’année 2024-2025. Le deuxième point, c’est la Réglementation de l’Union européenne sur la déforestation. Nous pays producteurs avons mis sur pied un groupe de travail présidé par le Cameroun .Eu égard à son expérience, nous sommes venus prendre conseils , profiter de son expérience dans ces spéculations pour voir comment nous pouvons orienter ce groupe de travail pour le bonheur des pays producteurs .Puis, l’autre point était le prix du cacao. Nous avons constaté cette flambée des prix sur le marché international. Vu son expérience dans les activités du Commerce international, nous sommes venus le voir pour lui demander ce qu’il en pensait .Nous ne sommes plus dans les prix décents .Nous réclamons l’équité, la transparence maintenant que nous avons constaté une embellie nous souhaiterions aller plus loin. Il faut plus de transparence et surtout que la manne financière de 100 milliards de Dollars soit équitablement répartie sur la chaine des valeurs. Nous remercions le peuple Camerounais, nous remercions le Cameroun .La cérémonie s’est bien passée. Nous sommes contents d’être ici, c’est la belle-famille et nous sommes chez nous » va-t-il poursuivre.
Abondant dans cette mouvance, pour le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana, « l’Ambassadeur mon frère et ami Aly Toure a résumé exactement le fond de notre pensée commune sur la question des prix car, certains ont prétendu que les prix étaient trop anormalement haut. Il est clair que ce n’est pas ça le débat. Le débat c’est de savoir ce que chacun perçoit chacun des segments de la chaine de valeur. Est ce qu’il reçoit le juste prix, le prix équitable ? C’est pour cela que nous insistons sur les notions de transparence et de l’équité. Si c’est haut, ça doit l’être pour tout le monde. Si c’est faible, ça doit l’être pour tout le monde. C’est à cela que nous allons travailler, veiller à ce que chacun reçoive ce qui lui est du. Il n’est pas interdit lorsque les circonstances le permettent que nous allions au-delà de ce que nous sommes aujourd’hui. Pourquoi considérer que l’on doit fixer des plafonds au niveau des producteurs alors que les autres se permettent toutes les marges possibles ? On est plus dans le cadre de l’équité ou alors on n’a plus rien à faire ensemble ». A partir du moment où tous sont assis autour de la même table dans le cadre de l’ICCO et les autres, pour le MINCOMMERCE, « Il est normal que nous partagions les avantages et pas seulement les inconvénients. On a l’impression que les avantages sont pour les autres et les inconvénients pour les producteurs. C’est un problème d’équité et de transparence. Si vous sortez de ce cadre-là évidemment, vous êtes dans un marché de dupes et un marché de dupes, le dupe finit par se rendre compte qu’on le trompe et quand il se réveille, ça peut faire mal .Nous ne voulons usurper la place de personne mais, nous demandons la nôtre, toute notre part. C’est pour cela que nous réclamons, que nous allons évoluer de la notion de décence des prix vers la notion de la transparence et de l’équité des prix ».
J.K